J’ai passé mon enfance dans la petite entreprise de chaudronnerie de mon grand-père et j’y ai contracté le virus du métal chauffé.

J’ai encore imprimés en moi l’odeur de ces locaux et le souvenir des bruits que produit le travail du fer.

J’ai été une grande partie de ma vie un pratiquant d’arts martiaux : Tae Kwon Do, Kendo, I Aï Do.

Ceci a ensuite profondément influencé ma vie et ma manière de travailler.

J’ai croisé, au hasard des rencontres, des femmes qui m’ont fait découvrir puis aimer la danse contemporaine.

Arrivé à Albi il y a vingt ans, j’ai ensuite intensément pratiqué la danse contemporaine, en parallèle des arts martiaux et j’ai dansé une dizaine d’années dans la compagnie Le Dégorgeoir.

C’est la danse qui a été pour moi un tremplin vers d’autres arts.

Quand j’ai dû arrêter, j’ai tenté de retrouver une énergie créatrice et je suis retourné vers le métal pour combler ce manque.

Je continue de chercher le dialogue avec l’autre dans le tango.

De la danse contemporaine, j’ai appris la possibilité de la présence du corps, même dans l’immobilité apparente la plus totale.

Des arts martiaux, j’ai peu à peu appris la patience et le calme dans l’action.

De mes nombreux voyages en Asie du Sud-Est, j’ai appris l’urgence d’ouvrir les yeux et le cœur, sur le monde et sur les autres.


Je cherche à retrouver la tension du mouvement, ce qui va suggérer la vie qui y est contenue.

Les états qui pourraient s’y nicher.

Je tente d’explorer les équilibres et les dynamiques, dans les personnages ou les volumes, quelles que soient mes sources d’inspiration.

Je suis lent dans mon travail, je prends mon temps.

Avec le métal, c’est une nécessité : rien n’avance vite.

Quand tu tapes sur une enclume, tu comprends rapidement que ce n’est pas toi qui déforme le métal, c’est lui qui lentement te forge.

 

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